☆☆☆ LA DICTATURE DES BISOUNOURS ☆☆☆
Phénomène qui a infiltré la la quasi-totalité du monde de la spiritualité aujourd'hui et que je nomme, très affectueusement, la Dictature Des Bisounours !
Nous avons tous notre chemin et motivations uniques nous poussant vers la spiritualité, mais l'on peut tout de même affirmer que, dans l'immense majorité des cas, ce qui nous pousse vers elle est une vie et un quotidien devenus infernaux, tant nous nous en sentons prisonniers ... nous ne pouvons plus supporter les diktats de notre société, qui étouffent toute manifestation de vie et de spontanéité, alors, sur le point de craquer, nous finissons par revenir à l'Essentiel...
Ce qui nous anime est donc avant tout une recherche de liberté, de complétude, d'authenticité... Bref, ce que nous recherchons, c'est nous-mêmes !
Seulement, sur ce grand chemin de retour vers soi-même, nous avons tendance à retomber dans les mêmes pièges, les mêmes chaînes, les mêmes schémas qui nous étouffaient auparavant... à la différence qu'ils ont cette fois emprunté le costume de l'Amour, de la Bienveillance, de la Lumière etc. Plutôt que d'être pleinement nous-mêmes et de nous autoriser à ressentir et à assumer tout ce qui nous traverse sans aucune retenue, nous nous contractons et régulons nos comportements de façon à correspondre à un idéal spirituel qui n'est qu'une version recyclée des mêmes mécanismes que nous exercions auparavant. Ainsi, les milieux spirituels sont gangrenés d'individus dans la répression permanente de la vie qui les anime, sous des formes parfois très subtiles et toujours sous des prétextes à 100% spirituellement correctes.
En tant qu'empathe et sensible aux énergies, je peux affirmer que 95% des fois ou j'entend parler d'amour, il s'agit en réalité de la vibration de la faible estime de soi, de la négation de soi. L'amour et le sacrifice de soi sont pourtant deux vibrations on ne peut plus opposées...Ceci est une vestige de notre culture religieuse qui considère l'être humain comme un pauvre pêcheur, qui ne peut trouver le salut autrement que dans une vie entière de déni du Soi et de ses élans naturels. Dans cette équation, amour = haine de soi. Cherchez l'erreur ...
Être dans l'amour ne consiste pas à être un gentil garçon ou une gentille fi-fille qui se comporte bien sagement sans jamais laisser la place aux émotions négatives ou à la revendication de ses besoins et limites. En fait, c'est plutôt l'inverse : c'est précisément parce que notre sens de valeur intrinsèque est corrompu que nous adoptons ce comportement de pseudo-amour. Il s'agit d'une attitude compensatoire, car au niveau subconscient, en dessous de toutes les couches de déni, de stratégies, il y a la croyance profonde que nous sommes défectueux, indignes d'amour, mauvais.
L'amour n'est pas rattaché à une attitude en particulier. L'amour n'est pas un comportement que l'on adopte. L'amour n'est pas quelque chose que l'on fait à travers notre volonté d'humain. L'amour est ce que nous sommes, c'est notre vibration naturelle, notre moule originel ! Il n'y a pas besoin de faire quoi que ce soit pour être dans sa nature, celle-ci se révèle d'elle-même lorsque nous lâchons enfin l'addiction que nous avons à maintenir une façade de gentillesse, et que nous nous autorisons à ressentir, sans aucune restriction, ce qui nous habite et que nous abhorrons le plus.
L'amour et la compassion véritables se manifestent après que nous ayons complètement autorisé la colère, la haine, le vice, la rage à se répandre librement le long de nos veines, à exploser de tous leurs feux dans notre chaire. Non pas en "essayant" de les accueillir, c'est-à-dire en utilisant le principe d'accueil comme technique pour s'en débarrasser, mais par la reconnaissance limpide que tous ces mouvements sont, en eux-mêmes, entièrement légitimes et libres d'exister. Ils ne sont pas moins bien ou sacrés que l'amour et la joie, ils en sont une expression directe et absolument honorable. Ils sont littéralement les enfants de l'Amour.
À noter qu'il s'agit d'une attitude très différente que d'être en colère envers quelque chose d'extérieur comme la société, le gouvernement, etc. Cette attitude de résistance constitue elle aussi une fuite de ses émotions, c'est une tentative de les détruire en les projetant en dehors de soi. Nous déplaçons la guerre à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur, c'est la seule différence.
Vous n'êtes PAS une gentille fille ou un gentil garçon à sa maman, vous êtes une incarnation directe de Dieu, de l'Univers, de la Source - peu importe le nom que vous souhaitez lui donner - et à ce titre vous êtes infiniment précieux, infiniment puissants. Il n'y a pas une seule émotion, un seul mouvement de vie vous traversant qui peut changer cela. Laissez la colère monter, laissez la rage bouillonner, laissez le vice se manifester ! et avec eux, toute la culpabilité et la peur qu'ils engendrent. Sentez la puissance, le feu, contenue dans cette énergie! Vous êtes vivants!
Sonja
